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Histoire du manga

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Histoire du manga Empty Histoire du manga

Message  ludo-italia Dim 24 Juil - 16:13

Un manga (漫画?) est une bande dessinée japonaise. Le mot « manga » est souvent utilisé de façon impropre pour désigner, par extension, une bande dessinée non japonaise respectant les codes des productions populaires japonaises ou pour nommer d'autres produits visuels rappelant certaines de ces bandes dessinées (dessins animés, style graphique, etc.).

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Introduction

Origine
Le mot japonais « manga » souvent traduit littéralement par « image dérisoire » ou « dessin non abouti », est composé de « ga » (画), qui désigne la représentation graphique (« dessin », « peinture » ou toute image dessinée - comme l'estampe), et « man » (漫), « involontaire », « divertissant », « sans but », mais aussi « exagérer », « déborder » (qui peut être interprété comme caricature), ainsi qu'« au fil de l'idée ». Ainsi on pourrait aussi bien traduire ce mot par « dessin au trait libre », « esquisse au gré de la fantaisie », « image malhabile » ou tout simplement caricature ou grotesque dans le sens de Léonard de Vinci.

Le terme devient courant à partir de la fin du XVIIIe siècle avec la publication d'ouvrages tels que Mankaku zuihitsu (1771) de Kankei Suzuki, Shiji no yukikai (1798) de Kyōden Santō ou Manga hyakujo (1814) de Minwa Aikawa. Également en 1814, Hokusai, futur peintre de La Grande Vague de Kanagawa, donne à ses recueils d'estampes parfois grotesques le titre Hokusai manga. C'est ce dernier ouvrage qui fait connaître le mot en Occident. Il aurait été ainsi choisi pour son analogie avec un terme similaire dans l'ancien temps mais dont l'écriture diffère et qui décrit la conservation de proies dans les becs des pélicans1 indiquant des scènes prises sur le vif - comme l'oiseau fondant sur sa proie.

Il ne prend le sens précis de « bande dessinée » qu'au cours du XXe siècle, avec l'introduction de celle-ci au Japon. Lorsqu'elle y devient très populaire, après 1945 et grâce à Osamu Tezuka, le terme s'impose pour ne finir par ne plus désigner qu'elle. C'est ce terme qui a été utilisé à l'étranger (France, États-Unis, Allemagne, etc.), pour caractériser la bande dessinée japonaise, dont il est devenu un synonyme, et parfois grossièrement ramené à un genre.

Genre et nombre du mot « manga » en français
Le mot « manga » est pleinement intégré dans la langue française, comme l'atteste son intégration dans les dictionnaires usuels. Ceux-ci le donnent comme masculin (les mots japonais, eux, n'ont pas de genre grammatical), et c'est le genre qui prédomine largement. Toutefois, la première utilisation du mot en français revient à Edmond de Goncourt en 1895, dans une étude artistique dédiée à Hokusai2, où il accorde « manga » au féminin pour désigner ce qu'il appela La Mangwa (sic) de l'artiste. Le terme revêtait alors plutôt le sens de « miscellanées », c'est-à-dire un recueil de nature disparate3. Depuis cette époque, manga était souvent employé au féminin, et ce jusqu'à la popularisation de l'usage au masculin dans les années 1990 (notamment par les premiers journaux spécialisés et la télévision)3. Un deuxième argument pourrait être que la locution équivalente en français, bande dessinée, est déjà de genre féminin. Plus récemment, l'auteur Frédéric Boilet parle de manga au féminin, notamment dans le cadre de son mouvement franco-japonais La Nouvelle Manga4.

Manga s'écrit mangas au pluriel, selon la règle du pluriel des mots étrangers intégrés dans la langue française (les dictionnaires actuels ne donnent d'ailleurs pas le mot comme invariable).

Quelques notions

Le dessinateur de mangas est appelé mangaka. Il est soumis à des rythmes de parution très rapides, et ne bénéficie pas toujours d'une liberté totale sur son œuvre, selon la réception auprès du public. Si le manga connaît un fort succès, l'auteur devra prolonger son histoire, même s'il voulait la terminer. À l'inverse, certaines œuvres peu connues ne verront pas leurs suite et fin publiées.

Les mangas se lisent souvent dans le sens inverse des bandes dessinées occidentales : de droite à gauche, ce qui correspond au sens de lecture japonais. Cela amène une certaine confusion puisque la lecture des mots se fait alors dans le sens inverse de celui des cases (ce qui n'est pas le cas au Japon). Introduits en France en 1978 avec la revue Le cri qui tue, les mangas ne sont publiés dans ce sens que depuis 1995 environ. Toutefois, les éditeurs français ne se plient pas systématiquement à cette spécificité. Certains choisissent alors de simplement retourner les images, ce qui occasionne des incohérences qui peuvent être douteuses (un droitier qui devient gaucher, un coup porté au cœur qui perd son sens avec une image inversée ou encore un salut nazi effectué du bras gauche dans L'Histoire des 3 Adolf). D'autres adaptent entièrement les ouvrages en retournant seulement certaines images, changeant la mise en page et en redessinant certains éléments graphiques, ce qui a pour mérite de faire correspondre la forme des phylactères avec l'horizontalité des systèmes d'écriture occidentaux (Casterman notamment, dans sa collection Écritures), mais génère toutefois un surcoût significatif.

La plupart des éditeurs français ont actuellement adopté le sens de lecture japonais, dans un but d'économie et de respect de l'œuvre. Cela les expose à se couper d'un lectorat plus large (notamment âgé) que les habitués du genre. Hergé, en particulier, a codifié la BD pour une lecture de gauche à droite et le lecteur aux habitudes acquises risque de lire la fin d'une action ou d'un gag avant le début. Cependant, la vague de démocratisation qu'a connue le manga en France auprès des jeunes a fait que la plupart des lecteurs préfèrent désormais le sens de lecture japonais.

Le sens de lecture japonais est également devenu le standard de lecture des mangas aux États-Unis depuis le début des années 2000.
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Diffusion au Japon
À la différence de l'Europe et des États-Unis, le marché de la bande dessinée au Japon n'est pas un marché de niche mais un phénomène de masse qui touche une part énorme de la population (on[Qui ?] estime à 60 % le nombre de Japonais qui lisent au moins un manga par semaine) et génère une importante activité économique. Les mangas japonais sont moins chers qu'en Europe, leur prix avoisinant les 500 yens (4 euros en mars 2009), alors qu'en France, le prix d'un manga se situe généralement entre 6 et 9 euros selon le format et les éditions.

Les mangas publiés dans les magazines de prépublication sont considérés au Japon comme des objets de grande consommation plutôt que comme des objets de valeur. Cependant, des éditions reliées et brochées à l'image de celles paraissant en Occident, sont destinées à être collectionnées et conservées.

Depuis son ouverture en novembre 2006, le musée international du manga de Kyōto offre une impressionnante collection de manga (200 000 volumes sachant que la collection est amenée à évoluer).

L'énorme popularité des mangas rivalise avec les grosses pointures de la bande dessinée européenne ; ainsi, les 42 tomes de Dragon Ball se sont vendus à plus de 250 millions d'exemplaires dans le monde, un chiffre qui surpasse, dans l'absolu, celui enregistré par Les Aventures de Tintin et Milou avec 24 albums édités à plus de 200 millions d'exemplaires.

Les manhwa, bandes dessinées coréennes très semblables aux mangas, ont également une diffusion de plus en plus dynamique

Histoire des mangas

Mouvements culturels initiateurs
Le manga, bien que très ancré dans la culture japonaise moderne, trouve ses origines dans la période Nara, avec l'apparition des premiers rouleaux peints japonais : les emakimono. Ceux-là associaient en effet des peintures à des textes calligraphiés qui assuraient, ensemble, le récit d'une histoire que l'on découvrait au fur et à mesure que se déroulait le rouleau. Le premier des emakimono, l’E inga kyō (絵因果経?), illustration d'un sûtra, était la copie d'une œuvre chinoise et marquait une nette séparation entre le texte et la peinture. Pourtant, dès le début du XIIe siècle apparaissent les premiers emakimono de style japonais (le style yamato-e), dont l'emaki du Genji monogatari est l'un des plus anciens représentants conservés5. Ces derniers faisaient souvent intervenir de courts textes explicatifs après de longues scènes peintes. Les Chōjū-giga, soient « caricatures de la faune », une satire anthropomorphique, sont constitués uniquement de dessins6. Cette priorité accordée à l'image – qui peut assurer seule la narration – est aujourd'hui une des caractéristiques les plus importantes du manga.

De même, lors de la période Edo, les estampes étaient d'abord destinées à l'illustration de livres, mais, très vite, le rapport de force s'inversa et l'on vit l'apparition de « livres à lire » en opposition avec les « livres à regarder », les kusazōshi (en) tels que le kibyōshi. Puis vint la disparition relative des écrits complémentaires et la naissance de l'estampe « indépendante » en une seule illustration, qui est la forme la plus fréquente de l’ukiyo-e. C'est d'ailleurs Katsushika Hokusai (1760-1849), le fondateur de l'estampe de paysage, qui donna son nom au manga (littéralement « dessins grotesques »), nommant ainsi ses célèbres caricatures, les Hokusai Manga qu'il publia de 1814 à 1834 à Nagoya.

Enfin, et notamment dans le manga de type shōjo, l'Art nouveau occupe une place prépondérante parmi les influences des mangaka, tout en sachant que ce mouvement a été provoqué en partie par le japonisme en Europe, suite à la découverte des estampes par les occidentaux.

De 1861 à 1931

Première ouverture vers l'Occident

Pendant la restauration Meiji, à partir de 1868, l’ouverture obligatoire du Japon au commerce extérieur s’accompagne d’une modernisation rapide du pays sous influence occidentale. De nombreux étrangers sont attirés au Japon pour enseigner les sciences et technologies occidentales et de riches Japonais voyagent en Europe. Edo, rebaptisée Tōkyō, voit ses rues, éclairées par des réverbères, se peupler de pousse-pousses sans oublier les bicyclettes d'importation. C'est la création du yen et l'interdiction du chonmage (丁髷?, chignon traditionnel) et du port du shin-shintō (新新刀?, sabre). L'usage du kimono et du hakama (pantalon traditionnel) diminue au profit du costume occidental accompagné du chapeau et du parapluie, pour les hommes, et d'une coiffure européenne pour les femmes.

Les deux seuls quotidiens existants au début des années 1860 étaient à destination de la colonie étrangère, le Nagasaki Shipping List and Advisor (bihebdomadaire de langue anglaise) et le Kampan Batavia Shinbun (Journal officiel de Batavia). La presse japonaise naît avec le Yokohama Mainichi Shinbun en 1871 et le Tokyo Nichinichi Shinbun en 1872. C'est le Shinbun Nishikie, créé en 1874, qui introduit le premier les estampes dans la presse japonaise.

Création d'une presse satirique
La presse japonaise se transforme aussi sur le modèle de la presse anglo-saxonne avec l’apparition des dessins d’humour sur le modèle américain et des caricatures à la mode britannique à partir de 1874 avec le E-Shinbun Nipponchi et surtout avec le Marumaru Shinbun créée par Fumio Nomura (野村 文夫, Nomura Fumio?) qui a fait une partie de ses études en Grande-Bretagne. Imprimé entre 1877 et 1907, il publie des dessins de Kinkichirō Honda (本多 錦吉郎, Honda Kinkichirō?) et de Kiyochika Kobayashi, créateur d'estampes ukiyo-e, qui fût élève de Charles Wirgman8.

Wirgman fait partie de ces trois Européens qui ont une influence certaine sur l'avenir de la bande dessinée et du manga. Ce caricaturiste anglais arrive à Yokohama en 1861 et l'année suivante il crée un journal satirique The Japan Punch dans lequel il publie, jusqu'en 1887, nombre de ses caricatures dans lesquelles il utilise des balloons9. Il enseigne en même temps les techniques occidentales de dessin et de peinture à un grand nombre d'artistes japonais comme Takahashi Yuichi (en).
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Magazine satirique Japan Punch d'avril 1883 édité par Charles Wirgman.

Autre caricaturiste, le français Georges Ferdinand Bigot arrive à Yokohama en 1882, il enseigne les techniques occidentales du dessin et de l'aquarelle à l'École militaire de la ville9. Parallèlement il publie des caricatures dans des journaux locaux et édite des recueils de gravure. En 1887, il crée lui aussi une revue satirique Tôbaé, alors que Wirgman arrête la sienne, dans laquelle il démontre sa maîtrise de la technique narrative en introduisant la succession des dessins dans des cases au sein d'une même page. Il part en Chine en 1894 pour couvrir pour The Graphic de Londres le conflit sino-japonais. De retour en France en 1899, il collabore comme illustrateur pour l'imagerie d'Épinal11.

C'est à cette période qu'un fils d'enseignant hollandais dans une mission de Nagasaki quitte le Japon pour suivre des cours d'art à Paris où il tente quelques bandes dessinées dans le Chat noir avant de s'exiler aux États-Unis. C'est là que Gustave Verbeck dessine un des strips les plus originaux de l'histoire de la bande dessinée Upside-downs of little lady Lovekins and old man Muffaroo. Le strip de quatre cases se lit dans le sens normal de lecture de gauche à droite puis l’histoire se continue en retournant tête-bêche le journal et en relisant les cases dans le sens inverse, lady Lovekins se transforme alors en old man Muffaroo, le chapeau de l’une devenant la barbe de l’autre.
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Magazine satirique Tôbaé, n°6, 1887 édité par Georges Ferdinand Bigot.

Création
C'est le caricaturiste australien Frank Arthur Nankivell (en) qui travaille pour le Box of Curios (ボックス・オブ・キュリオス, Bokkusu obu kyuriosu?), publié à Yokohama par E. B. Thorne, qui initie Yasuji Kitazawa, qui ne s'appelle pas encore Rakuten Kitazawa (en), à la caricature. En 1899, il quitte Box of Curios pour rejoindre le Jiji Shinpō (時事新報?) créée par l'intellectuel Yukichi Fukuzawa désireux de développer le mode satirique au Japon. C’est Kitazawa qui reprend le terme de manga pour désigner ses dessins, il se désigne lui-même comme mangaka (dessinateur de mangas)13. Le premier manga considéré comme tel date de 1902. Il s’agit d’une histoire dessinée par Kitazawa dans les pages illustrées du supplément du dimanche du Jiji Shinpō. Kitazawa s’inspire beaucoup de la culture européenne, son premier manga reprend le thème de l’arroseur arrosé9. Le supplément du Jiji Shinpō prend rapidement le nom de Jiji Manga (時事漫画?).

En 1905, Kitazawa crée son premier magazine le Tokyo Puck (東京パック?) en s'inspirant de l'américain Puck (en) et du Rire français. Ce magazine en couleurs paraît deux à trois fois par mois et contient des textes en japonais, chinois et anglais, des caricatures et un manga en six cases de Kitazawa. Plusieurs fois censuré pour ses caricatures féroces pour le pouvoir, il crée en 1912 deux nouveaux magazines Rakuten Puck (楽天パック?) et Katei Puck (家庭パック?). Mais c'est en 1908 que Kitazawa innove dans la presse japonaise en publiant Furendo (フレンド?, Amis), un magazine en couleurs exclusivement réservé aux enfants. Devant le succès, il renouvelle l'expérience en 1914 en créant la revue Kodomo no tomo (子供之友?) dans laquelle il dessine L'enfance de Toyotomi Hideyoshi14. Ce succès allait marquer le marché des mangas pour longtemps15. En 1914 paraît Shōnen Kurabu (少年倶楽部?, Le Club des garçons), en 1923 Shōjo Kurabu (少女倶楽部, Le Club des filles?) et en 1926 Yōnen Kurabu (幼年倶楽部?, Le Club des jeunes enfants)16. En 1929, Kitazawa entreprend un long voyage en Europe, en Afrique et aux Amériques. De passage à Paris en 1929, il expose en présence de Léonard Foujita et y reçoit la Légion d'honneur9.

À la fin de l'ère Meiji, à l'ère Taishō (1912-1926), Ippei Okamoto (岡本 一平, Okamoto Ippei?) dessine des mangas pour le quotidien Asahi Shinbun. Il est l'un des inspirateur du mouvement des « Nouveaux représentants progressistes du manga » qui introduit au Japon les comics, entre autres Bringing up Father (La famille Illico) de Geo McManus parait dans Asahi Gurafu (アサヒグラフ?). Si à cette époque tous les mangas utilisent plus ou moins la bulle, il y a encore beaucoup de texte écrit dans les dessins. Le premier à généraliser l'emploi de la bulle est Katsuichi Kabashima (樺島 勝一, Kabashima Katsuichi?) qui dessine Les Aventures de Shōchan (正チヤンの冒険, Shōchan no bōken?) accompagné de son écureuil dans le premier numéro de Asahi Gurafu en 19236,17.
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Manga Le docteur endormi (Auteur inconnu, 1912-1926, lithographié)

L'après-guerre
Sous l'occupation américaine, les mangaka d'après-guerre subissent l'énorme influence des comic strip qui sont alors traduits et diffusés en grand nombre dans la presse quotidienne japonaise. Sazae-san de Machiko Hasegawa sera le premier grand succès d'après-guerre6. Cette génération a vu leurs villes rasées, leurs pères vaincus, leur empereur déchu de sa divinité, et ce que leurs idéologies véhiculaient jeté dans les poubelles de l'Histoire par les vainqueurs19. Les bombardiers B29, les avions invulnérables, et les jeep armées apparaissent dans la vision des futurs mangaka encore adolescents. Après sa défaite, le Japon s'est reconstruit au prix d'un lourd sacrifice ; d'ailleurs dans les mangas apparaît souvent la devise de Shōnen Jump : « Amitié, effort, victoire » (devise choisie par les lecteurs).

L'un d'entre eux, influencé par Walt Disney, révolutionnera le genre et donnera naissance au manga moderne : il s'agit du célèbre Osamu Tezuka. C'est en effet Tezuka qui introduira le mouvement dans la bande dessinée japonaise par des effets graphiques comme des traits ou des onomatopées soulignant toutes les actions comportant un déplacement, mais aussi et surtout par l'alternance des plans et des cadrages comme il est en usage au cinéma, rompant ainsi avec une tradition théâtrale, les personnages étant jusque-là toujours représentés en pied, à égale distance et au centre de l'image. On considère généralement Shin-Takarajima (新宝島?, lit. « La nouvelle île au trésor »), parue en 1947, comme marquant le début du manga moderne.

L'animation étant la véritable passion de Tezuka, il réalisa la première série d'animation japonaise pour la télévision en janvier 1963, d'après l'une de ses œuvres : Tetsuwan Atom (鉄腕アトム, Tetsuwan Atomu?), plus connue en France sous le nom d'Astro, le petit robot. Finalement, le passage du papier au petit écran devint courant et l'aspect commercial du manga prit de l'ampleur. Tezuka bouleversa le mode d'expression du manga, en explora les différents genres – alors principalement infantiles – et en inventa de nouveaux. Il inspira de nombreux artistes tels que le duo Fujiko Fujio (Obake no Q-tarō‎ , Doraemon), Fujio Akatsuka (Tensai bakabon) et Shōtarō Ishinomori (Cyborg 009, Kamen Rider) qui se succédèrent au Tokiwasō, voire Leiji Matsumoto (Galaxy Express 999)6.

Les années 1960 voient l'émergence de mangas plus dramatiques dans lesquels sont abordés des sujets plus « sérieux » et réalistes, appelés gekiga6. Initié par Yoshihiro Tatsumi et Takao Saitō (Golgo 13), le style influencera notamment Sampei Shirato (Ninja bugeichō, Kamui den), Shigeru Mizuki (Kitaro le repoussant) et Tetsuya Chiba (Ashita no Joe), la plupart de ces auteurs participant au magazine d'avant-garde Garo6.

En 1964 naît l'association des mangaka du Japon (日本漫画家協会, Nihon mangaka kyōkai?), qui décerne des prix annuels à partir de 1972.

Dans les années 1970, le manga pour filles, écrit par des femmes (shōjo) se développe à l'initiative du groupe de l'an 24, notamment Moto Hagio (Poe no ichizoku ) et Keiko Takemiya (Kaze to ki no uta), puis de Riyoko Ikeda (La Rose de Versailles), Suzue Miuchi (Glass no Kamen), et Yumiko Igarashi et Kyoko Mizuki (Candy Candy)6. Mettant en avant les relations psychologiques des personnages, il se détache des mangas pour garçons (shōnen)6.

En 1985, Tezuka Osamu reçoit le prix culturel de Tōkyō, et en 1990, l'année qui a suivi sa mort, le Musée d'art moderne de Tōkyō lui consacre une exposition. Cet événement marque l'introduction du manga dans l'histoire culturelle japonaise.

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